Mon Potager – Les semis
Un semis est le fait de semer une graine. On peut le faire en pleine terre, sous abris (en serre) ou dans des godets (petits pots en plastiques, noirs en général, ou tout autre contenant adapté).
Les graines
Cette année, première année de mon potager, j’ai voulu faire tous mes semis moi-même. J’ai acheté les graines de tous les légumes que je souhaitais cultiver et des fleurs pour agrémenter un peu le potager, repousser certains insectes et attirer les pollinisateurs.
J’ai retenu 4 grainetiers qui font du bio (vérifiez si le logo bio y est, parfois c’est seulement non traité) et de la qualité :
- Kokopelli que tout le monde connaît, ils « dérangent » parce qu’ils se battent pour continuer à produire des semences non brevetées,
- La Bonne Graine chez qui j’ai passé ma commande (ils avaient des variétés qui m’intéressaient),
- Le Biau Germe,
- La ferme de Sainte Marthe.
- Germinance, qui distribue, entre autre, les graines du Pascal POOT (vidéo de 15 min.).
Les semis en godets
J’ai semé, dans des pots : des Butternuts et Potimarrons (dont j’ai récupéré les graines sur des courges bios), des Courgettes (Verte non coureuse des Maraîchers), des Laitues (de la Batavia de Pierre Bénite verte et de la Merveille de Verano, verte et rouge), du Melon (Petit Gris de Rennes), des Poireaux (Electra), des Tomates (Andine Cornue et Black Cherry)), du Basilic (Genovese), de la Lavande et des Choux-fleurs (Merveille de toutes saisons).
Eh bien ça n’a pas super bien fonctionné… Je les ai faits en godets ou en bacs, dans une chambre (au chaud), sous une fenêtre, fin avril et j’ai rencontré deux problèmes :
– Le premier souci que j’ai rencontré est le fait qu’il n’y avait pas assez de lumière (fenêtre à l’ouest, ne recevant le soleil que tardivement dans la journée). Du coup la plupart de mes semis ont « filé » (ils ont fait une longue tige qui ne cessait de s’étirer pour chercher la lumière. Ce n’est pas bon parce que ça fragilise le plant qui risque de plier et de tomber au bout d’un moment. Il vaut mieux avoir des plants trapus, bien épais et pas trop hauts).
Je les ai donc « repiqués » (on récupère le plant qui grandit et on le plante à un autre endroit. Ça peut être directement en pleine terre ou dans un autre pot, plus grand, en attendant qu’il soit assez fort pour aller au potager) en mettant plus de terre afin que la tige trop longue soit enterrée, ça lui permet de faire des racines et le plant se renforce. Et je les ai déplacés là où il y avait plus de lumière.
– Le second souci a été l’arrosage. Je n’ai jamais fait de semis avant et j’avais pensé à me renseigner sur tout sauf sur l’arrosage des semis… Ça me paraissait simple, enfantin. Résultat, je les ai trop arrosés! Surtout pour les bacs qui n’ont pas de trous d’évacuation. Et dans ces cas-là, les plants pourrissent sous l’effet d’un champignon (on appelle ça « La fonte des semis »), s’affaissent et meurent. Je pense que c’est ce qui m’est arrivé. A cause de ça, j’ai perdu mes plants de tomates, de choux-fleurs, de butternuts et de courgettes.
Je les ai resemés et au final il n’y a que les choux-fleurs et une butternut qui sont sortis.
La saison avançant, ça devenait un peu court pour refaire des semis alors je suis allée acheter les plants qu’il me manquait au marché et une amie m’en a donnée quelques-uns de tomates, d’aubergines et de poivrons (pas prévus au départ ces deux derniers mais ils sont les bienvenus!).
Les semis et plantations en pleine terre
J’ai fait mes autres semis et plantations directement au potager : Petits pois nains (Exzellenz), Betteraves (Crapaudine), Bourrache (Officinale), Coriandre, Carottes (Nantaise améliorée), Ail (rose et blanc), Radis (de 18 jours), Pissenlit (À cœur plein amélioré), Pommes de terre (des bios qui ont germés), Haricots nains mangetout (Fin de Bagnol), Arroche (rouge), Tournesol (Tarahumara à graines violettes), Centaurée.
J’ai eu des petits soucis avec l’ail, les haricots, l’arroche et la centaurée.
– Pour l’ail, je m’étais absentée trop longtemps avant de les planter, les germes avaient déjà séché. 15 jours après, en voyant qu’ils ne poussaient pas, j’ai tiré dessus pour les enlever. Certains ont résisté, ils avaient fait des racines, alors j’ai juste enlevé les autres. J’en ai replanté des frais à la place et deux échalotes pour l’expérience.
– En ce qui concerne les haricots, je les avais sûrement plantés trop tôt (il faisait encore frais), trop profondément (j’avais lu que c’était une bonne idée de les « butter » (action de remonter la terre sur les plants) dès le semis) et sans arroser assez. 15 jours plus tard j’ai donc retracé mes sillons, arrosé et attendu quelques heures (pour que l’eau se diffuse bien dans le sol et se réchauffe) avant de semer mes graines qui avaient trempé 24h environ dans un bol d’eau (pour les ramollir).
– Je ne peux pas dire que l’arroche n’a pas germé, en fait je n’en sais rien… il y avait plusieurs plantules (expliqué plus bas) et j’étais incapable de savoir ce qui était de l’arroche ou des mauvaises herbes. J’ai quand-même l’impression qu’elle n’a pas poussé parce que je l’avais semée à intervalles réguliers et j’aurais dû la retrouver au moins grâce à ce détail. Du coup, j’ai refait mes semis, que j’ai mis sous cloche cette fois et j’ai paillé autours avec de l’herbe. L’arroche sera sous les cloches et il n’y aura pas de mauvaises herbes avec lesquelles la confondre grâce au paillage. En-dehors de cette utilisation, la cloche (bouteille plastique coupée en deux, vraie cloche en plastique achetée en jardinerie, barquette en plastique, etc.) sert à plusieurs choses : garder le semis au chaud quand les températures sont encore froides (comme une mini-serre), le protéger des prédateurs (comme la limace) tant qu’il est jeune, garder un maximum d’humidité dont la graine a besoin pour se dire qu’il est temps de germer (moins d’arrosages aussi).
– Pour la centaurée, je reviendrai vous en parler plus tard, elle a eu un souci assez inattendu…
Ce que je retiens c’est que les semis, pour une première fois, quand on commence tard dans la saison et qu’on s’absente régulièrement… c’est un peu compliqué. Mais j’ai appris de mes erreurs et je compte bien m’y remettre l’année prochaine!
Je voulais vous parler rapidement des cotylédons. Ce sont les deux premières petites feuilles qui apparaissent quand la graine pousse. Chez la majorité des plantes potagères il y a toujours ces deux premières feuilles chargées de protéines, lipides et sucres pour nourrir la plante en devenir. À ce stade, la plante s’appelle une plantule (ou un bébé plante mais ça fait moins scientifique ^^ ). Ensuite la plante fait ses vraies feuilles et les cotylédons meurent.
À première vue, toutes les plantules se ressemblent et c’est impossible de les différencier. Mais quand on commence à les connaître on remarque qu’elles sont différentes et on finit plus ou moins par les reconnaître. Je dis plus ou moins parce que, à moins d’être un expert, on peut facilement reconnaître la plantule d’une courge par exemple mais c’est très difficile de savoir de quelle courge il s’agit (potiron, potimarron, butternut, melon, cornichons, concombre, courgette…).
Je commence à avoir une petite banque d’images de plantules récupérées ici et là, ou photographiées au potager, et ça m’aide bien pour apprendre à les reconnaître.
Je vous en mets quelques-unes issues de mes semis :
En godets
En pleine terre
Pour aller plus loin
Vous pouvez vous inscrire à cette formation certifiante en Jardinage Biologique :
Bonjour,
Je trouve ça hyper intéressant les témoignages comme les vôtres. Même quand on jardine depuis des années (ou même des décennies comme c’est mon cas), on fait toujours des erreurs, on tâtonne, on cherche. C’est pourquoi tout retour d’expérience est toujours intéressant. Merci pour cet article très sincère. L’idée d’une banque de plantules est excellente aussi. Bonne journée à vous.
Bonjour,
Merci !
Oui, on a toujours à apprendre, de nos erreurs et de celles des autres. Je me nourris aussi des témoignages d’autres jardiniers et j’ai beaucoup appris grâce à eux. 🙂
Cette première expérience était en 2015 et j’ai fait d’autres saisons depuis, avec beaucoup plus de bons résultats (et toujours des ratés), mais je n’ai pas pris le temps de le partager ici malheureusement. Et cette année je ne suis pas sûre d’avoir la possibilité de faire un potager, mais dès que ça sera possible je compte reprendre les échanges et partages d’expériences, ça me manque !
Merci et bonne journée à vous aussi.
bonjour, avez-vous déjà essayé de semer directement dehors sous bouteille plastique ? merci.
Oui pour l’arroche et les petits pois mais c’est tout, et cette année je vais le tenter pour les courgettes. En tous cas je sais que ça se fait très bien pour plein d’autres variétés, ça sera juste plus tard que les semis à l’intérieur à cause de la température.
bonjour et merci, concernant le bouchon, faut-il quand même l’enlever une fois que la graine a germé pour que la plante puisse respirer ?
En fait comme on soulève de temps en temps les bouteilles pour arroser les plants je pense que c’est largement suffisant pour la respiration, donc on peut laisser le bouchon un certain temps.
De mon côté je l’enlève quand la plante prend un peu de vigueur (quand elle a 2-3 vraies feuilles), je me dis qu’à ce moment-là elle peut mieux supporter les écarts de température. Et puis enlever le bouchon permet surtout de ne pas garder un taux d’humidité trop haut quand la plante commence à grandir (sinon elle peut mourir à cause de la fonte des semis : un champignon qui vient quand la terre est trop longtemps saturée en eau).
J’enlève ensuite la bouteille quand je sens que la plante est vraiment assez vigoureuse pour supporter les écarts de température et qu’elle intéressera moins les limaces (et qu’elle commence à être trop à l’étroit aussi).
merci beaucoup, ah oui concernant les limaces, elles s’attaquent à toutes les plantes où il y en a d’épargner ?
Pas à toutes non.
Comme feuilles je sais qu’elles aiment particulièrement celles des salades, des jeunes plants de courges (potirons, courgettes, etc.), des melons et des choux-fleurs, … aussi mais un peu moins celles des radis, des petits pois… plus tard elles mangent les poivrons, les aubergines, les tomates, les fraises, les courgettes… et quelques herbes aromatiques comme le basilic.
Et il me semble qu’elles n’aiment pas les patates, les feuilles des tomates, l’oignons/ail/échalotes, les carottes, les haricots… et dans les aromatiques : ciboulette, menthe, sauge, thym, romarin…
Apparemment, la bourrache les repousserait.
En tous cas il faut savoir que le rôle des limaces dans la nature est de digérer les plantes en décomposition pour en faire de la nourriture à vers de terre qui va s’en servir à son tour pour faire de l’humus indispensable à la nourriture du sol et des plantes (je résume hein), donc elles iront plutôt vers une feuille de salade (ou un morceau de courgette pour les plus grosses limaces) tout juste coupée et déposée au sol que vers les plantes fraîches.
Bonjour, merci Gwenn pour toutes ces infos, j’avais lu aussi que certaines plantes (que vous avez cité) les repoussent, ce serait un bon moyen pour les écarter des plantes à risque en faisant comme un mur tout autour et puis il y a le système des bouteilles d’eau coupée qui servent de cloche (protection), bonne journée et continuation.
Oui il y a tout ça et encore d’autres astuces (comme mettre de la cendre tout autours des plants à protéger mais il faut en remettre dès qu’il pleut), c’est à chacun de trouver celles qui lui correspondent. Bonne continuation aussi et bon jardinage! 😉
Oui je pense que ça se fera petit à petit. Si ça prend du temps, c’est que tout le monde ne peut pas le faire, donc ça peut être une bonne opportunité d’offrir ce que d’autres n’ont pas pu offrir. Et puis j’aime bien les photos que tu prends ! 🙂
Merci! 🙂
Et oui, j’aimerais pouvoir y arriver avec le temps, c’est vraiment pratique (pour les débutants et les moins débutants, il y a tellement de diversité!).
Coucou,
Ça serait bien d’avoir une banque d’images de cotylédons ou de plantules car j’aimerais reconnaître ce qui pousse par chez moi.
Le must, ce serait d’avoir les stades jour après jour ou semaine après semaine de chaque plante.
J’aurais aimé proposer ça sur le blog (surtout que j’ai déjà une bonne petite collection de photos de plantules!), mais comme je récupère aussi des photos prises par d’autres c’est un peu délicat question droits de l’image. :/
Je m’étais dit qu’il faudrait que je prenne toutes mes plantes en photo, à différents stades comme tu dis, pour que je puisse ensuite les diffuser sans soucis. Ce n’est pas toujours évident de penser à le faire et d’être là au bon moment mais je pense que ça se fera petit à petit. 😉